L’intelligence artificielle progresse à un rythme effréné, transformant notre manière de vivre, de travailler et de communiquer. Cette révolution technologique a d’énormes impacts sur la confidentialité des données, la protection de la vie privée ainsi que la protection des droits d’auteur. À travers les récents développements de Facebook, Microsoft, et l’histoire de l’IA, il devient clair que la relation entre IA et confidentialité est ambiguë.

Regulation Act

Facebook et la confidentialité des données : une inquiétude croissante

Facebook a annoncé son intention d’utiliser les contenus des utilisateurs pour entraîner ses modèles d’IA à partir du 26 juin 2024. Cette nouvelle politique, également applicable à Instagram, a suscité des inquiétudes parmi les internautes. Bien que les utilisateurs puissent s’opposer à ce traitement de leurs données personnelles, la portée de cette opposition est limitée.

Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, prévoit d’exploiter une base légale méconnue du RGPD, l’intérêt légitime, pour justifier l’utilisation des données sans consentement préalable. Les contenus concernés incluent les publications, les photos, les messages envoyés à des IA, les commentaires, les fichiers audios et certains messages échangés sur les plateformes. Cependant, les messages privés échangés sur Messenger ne sont pas utilisés, offrant un certain répit aux utilisateurs.

Cette situation met en lumière la nécessité de règles plus strictes et de transparence accrue de la part des entreprises technologiques. La capacité de Meta à collecter et analyser des données à grande échelle pose des questions importantes sur le contrôle que les utilisateurs ont sur leurs informations personnelles.

La révolution informatique : du Colossus à l’IA générative

L’histoire de l’IA remonte à la Seconde Guerre mondiale, avec la création de Colossus, le premier ordinateur électronique programmable, par Tommy Flowers. Cet ordinateur a permis de décrypter des messages allemands, influençant directement le cours de la guerre. Depuis lors, les ordinateurs sont devenus exponentiellement plus puissants, et l’IA a étendu son champ d’action à presque tous les aspects de notre vie.

Le développement rapide de l’IA, particulièrement depuis le lancement de ChatGPT par OpenAI en novembre 2022, a permis à des millions de personnes de découvrir les capacités quasi magiques de l’IA générative. Cependant, cette avancée technologique s’accompagne de nouveaux défis en matière de confidentialité et de sécurité des données.

Nigel Toon, cofondateur de Graphcore, souligne dans son livre ‘How AI Thinks’ que l’IA est l’outil le plus puissant jamais créé par l’humanité. Il met en avant les avantages de l’IA dans des domaines variés, mais aussi les dangers potentiels d’une mauvaise utilisation. La rapidité des développements technologiques nécessite une compréhension approfondie et une gestion prudente de l’IA pour en maximiser les bénéfices tout en minimisant les risques.

Microsoft et l’IA locale : une nouvelle ère de surveillance ?

Microsoft a récemment dévoilé une fonctionnalité controversée lors de sa conférence Build : Recall. Cette IA locale est conçue pour mémoriser tout ce qui se passe à l’écran d’un PC, une perspective qui a suscité des réactions vives, notamment de la part d’Elon Musk.

Satya Nadella, PDG de Microsoft, a expliqué que Recall fonctionne localement sur le PC, sans envoyer de données aux serveurs de Microsoft. L’outil repose sur une puce d’accélération de réseau de neurones (NPU) et nécessite des configurations spécifiques, limitant ainsi son déploiement à certains ordinateurs. Cette approche est censée garantir que les données restent privées et sécurisées, mais les inquiétudes sur la surveillance et la confidentialité demeurent.

Recall est conçu pour développer une « mémoire photographique » du système d’exploitation, permettant de recréer des moments du passé et d’effectuer des recherches sémantiques. Bien que cette fonctionnalité puisse améliorer l’interaction avec l’ordinateur, elle soulève des questions sur la gestion des données sensibles et la protection de la vie privée des utilisateurs.

La nécessité d’un équilibre entre innovation et protection des données

L’essor de l’IA et son intégration dans divers aspects de notre vie quotidienne posent un défi de taille : comment équilibrer l’innovation technologique avec la protection des données personnelles ? Les exemples de Facebook, Microsoft, et l’histoire de l’IA illustrent bien cette tension.

Les entreprises technologiques doivent adopter des pratiques transparentes et responsables pour gagner la confiance des utilisateurs. Cela inclut la mise en place de mesures de sécurité robustes, l’obtention de consentements éclairés et la conformité aux régulations sur la protection des données. Les utilisateurs, de leur côté, doivent être informés et vigilants quant à l’utilisation de leurs données personnelles.

Les régulateurs doivent établir des cadres législatifs adaptés aux nouvelles réalités technologiques. Le RGPD en Europe est un exemple de tentative de régulation de l’utilisation des données personnelles, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour aborder les défis spécifiques posés par l’IA.

L’IA menace-t-elle également les droits d’auteur ?

L’intelligence artificielle (IA) transforme radicalement de nombreux secteurs, y compris celui de la création artistique, soulevant ainsi de nouvelles questions concernant la protection des droits d’auteur. Les modèles d’IA, capables de générer des œuvres telles que des images, de la musique ou des textes, peuvent imiter des styles artistiques existants ou même créer des œuvres entièrement nouvelles.

Cependant, l’originalité de ces créations générées par des algorithmes pose la question de savoir si elles peuvent être protégées par le droit d’auteur, qui a traditionnellement été conçu pour protéger des œuvres issues de la créativité humaine. De plus, les œuvres d’IA qui s’inspirent d’œuvres existantes peuvent enfreindre les droits d’auteur des créateurs originaux, rendant la régulation de ces pratiques plus complexe.

L’un des défis majeurs est la détermination de la titularité des droits d’auteur dans le cadre des créations générées par l’IA. Qui doit être considéré comme l’auteur : l’algorithme lui-même, son concepteur, ou l’utilisateur qui a commandé l’œuvre ? Actuellement, les législations de nombreux pays n’accordent pas de droits d’auteur aux créations purement générées par des machines, car elles manquent d’une intervention humaine directe. Cependant, cela laisse un vide juridique pour les créateurs qui utilisent des outils d’IA pour amplifier ou transformer leur travail. Cette incertitude peut freiner l’innovation et la diffusion de nouvelles œuvres, car les artistes et les entreprises hésitent à investir dans des créations pour lesquelles la protection des droits d’auteur n’est pas garantie.

Enfin, la protection des droits d’auteur dans l’ère de l’IA soulève également des préoccupations éthiques et économiques. Les œuvres générées par IA pourraient potentiellement nuire aux artistes humains, en inondant le marché de contenus à faible coût, et en réduisant la demande pour des œuvres créées manuellement. Les législations futures devront trouver un équilibre entre la promotion de l’innovation technologique et la protection des droits des créateurs humains. Cela pourrait impliquer la mise en place de nouveaux régimes de protection des droits d’auteur qui reconnaissent le rôle de l’IA dans le processus créatif, tout en garantissant que les créateurs humains conservent une juste part des bénéfices de leurs œuvres.

Vers une IA responsable et éthique ?

L’intelligence artificielle offre des possibilités extraordinaires pour améliorer notre vie quotidienne et résoudre des problèmes complexes. Cependant, son utilisation soulève des questions importantes sur la confidentialité, la protection des données et le respect des droits d’auteur. Les exemples de Facebook, Microsoft, et l’histoire de l’IA montrent que nous sommes à un carrefour déterminant.

Pour que l’IA réalise son plein potentiel de manière éthique et responsable, il faut trouver un équilibre entre innovation technologique et protection de la vie privée. Les entreprises doivent adopter des pratiques transparentes et responsables, les utilisateurs doivent être informés et vigilants, et les régulateurs doivent mettre en place des cadres législatifs adaptés.

Le rôle du Product Manager

Le product manager d’un produit basé sur l’IA joue un rôle crucial dans la protection de la vie privée et des droits d’auteur. En tant que responsable de la conception, du développement et du déploiement du produit, il doit s’assurer que l’IA respecte les réglementations en vigueur en matière de protection des données personnelles et de propriété intellectuelle. Cela implique de mettre en place des processus rigoureux pour garantir que les données utilisées pour entraîner les modèles d’IA sont obtenues de manière éthique et légale, en évitant toute utilisation non autorisée de contenus protégés par des droits d’auteur. Le product manager doit également anticiper les risques liés à l’utilisation de l’IA, comme la génération de contenus qui pourraient violer les droits d’auteur ou compromettre la vie privée des individus. En travaillant en étroite collaboration avec les équipes juridiques, éthiques et techniques, il est responsable de la mise en place de garde-fous pour prévenir de telles violations et de s’assurer que le produit final respecte les normes éthiques et légales, protégeant ainsi à la fois les utilisateurs et les créateurs originaux.

En fin de compte, l’avenir de l’IA dépendra de notre capacité à relever ces défis avec prudence et sagesse. Si nous réussissons, l’IA pourra devenir un outil puissant pour le bien de l’humanité, tout en respectant la confidentialité et la dignité de chaque individu.

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Pascal Kammerer

Product Manager / Product Owner / Scrum Master Freelance. Diplômé par deux Bac 5, en Product Management et en Marketing Digital, complétés par 6 certifications agiles, j’ai mis en pratique mes connaissances durant 25 années d’expériences professionnelles dont 10 dans un contexte agile. Cela me permet d’avoir une vision complète de vos projets : L’expérience client et le parcours des utilisateurs ont toujours eu une importance capitale à mes yeux, comme les enjeux business. Passionné par les nouvelles technologies et les nouveaux usages qu’elles induisent, j'ai travaillé pour plusieurs secteurs d’activités comme la santé, les télécom, les objets connectés, les finances, les RH, l’éducation et la formation ... pour ne citer qu’eux. Enthousiaste, je crois en une collaboration facilitée, participative, et à l'amélioration continue. Reconnu pour mes qualités, plus de 40 références et recommandations sont à votre disposition. À la fois polyvalent et expert, je saurai piloter vos projets et produits et les conduire jusqu’au succès.

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