Rafi Haladjian est un entrepreneur et innovateur qui s’est notamment fait connaître avec le Nabaztag, le lapin connecté qui a ouvert la voie au objets connectés. En tout cas c’est comme ça que je l’ai moi même découvert avant de travailler dans ses équipes sur ce projet. Mais son histoire ne se limite pas à cela, du Minitel aux débuts de l’Internet en passant par l’IoT il a été de tout les combats. C’est sur ce parcours et sa vision de l’innovation que Rafi revient, à sa façon, dans son ouvrage “Tentative d’épuisement de l’avenir du futur”.
L’histoire de l’innovation
J’ai toujours été passionné et admiratifs par l’histoire des pionniers : premiers ordinateurs, Minitel, balbutiements de l’Internet, … jusqu’à me rendre compte que, travaillant depuis 1998 dans ces “nouvelles technologies” j’ai moi même participé à une partie intéressante de celle-ci et me tiens prêt à vivre celles à venir !
Je pensais en savoir beaucoup, et pourtant Rafi apporte un éclairage nouveau que j’ai beaucoup apprécié surtout sur la télématique. Comme Xavier Niel c’est sur ce secteur qu’il a fait ses premières armes numériques et aussi ses première business qui ont permis de financer la suite.
Il évoque également les différentes innovations depuis l’écriture : le livre, les bibliothèques, la presse, la radio, la télévision, le minitel, internet, le GSM, et tout ce qu’elles ont impliqué comme nouveaux besoins mais également comme frustrations.
Théorie de l’innovation
D’après Rafi il existe plusieurs couches d’innovation au travers desquelles il relit son histoire. Pour simplifier (je vous conseille le livre pour aller dans le détail avec de nombreux exemples récents à l’appui) :
- La couche 0 se situe au niveau de la frustration naissante de l’utilisateur, une évolution naturelle souvent liée à une innovation précédente qui crée de nouveaux besoins.
- La couche 1 est représentée par toutes les découvertes technologiques et scientifiques, parfois disparates. On ne sait pas trop quoi en faire mais ça va être super cool.
- La couche 2 c’est celle où des entrepreneurs audacieux se disent : tient je vais assembler ces technologiques pour en faire quelque chose de nouveau. Généralement elles ne sont pas encore abouties mais les early adopters (dont je fais partie n’en doutons pas) raffolent.
- La couche 3, c’est l’étape iPhone. Le design intervient. On trouve enfin la meilleure façon de rendre son produit désirable et ergonomique.
- La couche 4, ce sont les applications de cette innovation, les nouveaux business models, les disruptions. De nombreux acteurs bénéficient des technologies misent à la disposition du plus grand nombre pour inventer de nouveaux usages. Par exemple Uber et Airbnb.
- La couche 5. La transformation se poursuit dans de nombreux domaines reprenant les nouveaux usages et business models précédemment créés.
- La couche 6 : le marketing. Tous les acteurs n’ont plus le choix et rhabillent leurs offres de ces nouveaux outils.
Quelle est la place du Product Manager dans tout ça ?
Le Product Manager peut se situer à différents niveaux dans cette échelle de l’innovation proposée par Rafi dans son livre.
En vrai on espère tous être dans les premières couches. On en rêve. C’est exaltant d’être des pionniers.
Pour autant nous sommes plus nombreux sur les couches 4, 5 et 6. Peu importe, on peut s’épanouir et créer de la valeur et de belles expériences pour les utilisateurs.
À chaque couche les méthodes ne peuvent pas être les mêmes, car les défis ne sont pas les mêmes. L’important c’est de savoir s’adapter.
Spéculations sur l’avenir
Là où j’ai moins accroché et où j’ai été un peu déçu c’est sur les projections sur l’avenir. Après tout j’avais de grandes attentes de celui qui a pu être de ces batailles. J’ai ainsi trouvé cette conclusion, que je vous invite à découvrir, un peu convenue. Celle-ci est elle inéluctable ou peut on encore être étonné par les innovations et usages à venir ? Je l’espère de tout coeur !
Mon avis sur le livre
Il faut le dire ce livre est à la fois passionnant et en même temps ses 420 pages peuvent être très difficiles à lire d’une traite.
La faute sans doute aux trop nombreuses (mais assumées) notes de bas de page qui représentent elles même un ouvrage dans l’ouvrage.
J’ai donc mis, je le confesse, plusieurs mois à le lire, par manque de temps également. Mais j’ai réellement pris plaisir à le parcourir, et je vous invite volontiers à faire de même. N’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !
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